Gabrielle Chanel était un être de contrastes: il y eut une Mademoiselle Chanel du baroque le plus somptueux, des bois dorés et des laques éclatantes, des miroirs rococo et des bijoux éblouissants, une Coco ludique et débridée ; mais il y eut aussi la Gabrielle Chanel du tailleur, de la petite robe noire, des coupes strictes, des matières les plus sobres, celle de la rigueur, du noir et du blanc. De ce dialogue de l'austérité et de l'ostentatoire, de l'hyperbole et de la litote, de l'ombre et de la lumière, la joaillerie qu'elle créa régulièrement tout au long de sa vie, au gré des occasions et des rencontres, offre l'un des aspects les moins connus : en contrepoint ou complément de cette " bijouterie fantaisie " qu'elle sut imposer au monde, elle imagina une joaillerie inouïe par son exigence de luxe et de raffinement, libre dans ses thèmes et dans son invention, tributaire de la tradition sans jamais être asservie aux formules ordinaires. C'est cet héritage un peu secret dont la Maiso